En 1743 l’architecte Jean-Baptiste FRANQUE établit les dessins de la décoration en marbre de la toute nouvelle
église collégiale de Pézenas. En 1852-1853 l’orgue fait l’objet d’une importante reconstruction par Aristide Cavaillé-Coll qui installe une nouvelle console de 3 claviers de 54 notes,
restructure les sommiers, la soufflerie, établit un Récit expressif et porte l’instrument à 38 jeux.
Dans les années 1960 une totale transformation de cet orgue est entreprise dans une
perspective néoclassique. L’orgue en ressortira défiguré et son caractère hybride ne donnera satisfaction dans aucun répertoire. La restauration qui nous a été confiée eut pour objet de
reconstituer très fidèlement l’orgue disparu d’Aristide Cavaillé-Coll.
Restauration :
Au cours de l’inventaire de la tuyauterie en atelier, le matériel s’est révélé extraordinairement bouleversé, sans doute
en raison d’un morcellement des interventions constituant la précédente campagne de transformation de cet orgue. C’est donc à un véritable jeu de piste qu’il a fallu se livrer pour reconstituer la tuyauterie
dans sa disposition Cavaillé-Coll. Il fallut reconstituer entièrement les deux jeux de Bombarde 16’, rétablir les jeux harmoniques et octaviants dans leurs
longueurs primitives, reconstituer les jeux gambés qui avaient été abondamment retaillés.
Daniel Birouste à la recherche des indices historiques
Le squelette polychrome de l’orgue
Sommier du grand orgue
Les sommiers ont été entièrement restaurés. Tous les soufflets ont été entièrement remis en
peau et la machine Barker totalement remise à neuf. La console dont le châssis avait travaillé a été reconstruite dans son aplomb primitif et toutes les pièces de mécaniques ont été nettoyées, regarnies et ajustées.
Après remontage toute l’harmonisation a été effectuée sur place en procédant avec beaucoup de prudence par approximations successives. L’orgue de Pézenas séduit tous ceux qui le jouent par la
cohérence subtile d’une harmonisation qui se développe avec une parfaite précision à travers tout l’édifice.